lundi 19 juillet 2010

Une lettre d'Édith Smeesters!!!

Vendredi dernier, je publiais ici ma critique du livre d'Édith Smeesters, Pelouses écologiques et autres couvre-sols. J'ai aussi envoyé un courriel à l'éditeur, en lui demandant de faire suivre à l'auteure, lui donnant le lien vers mon billet parce que je me disais que mes critiques (sur les photos, les maladies et les champignons) pouvaient être constructives et contribuer à améliorer une éventuelle réédition du livre.

Dès ce matin, j'ai reçu une réponse de madame Smeesters par courriel! Wow! Je suis contente de voir qu'en plus d'informer les internautes qui atterriront sur mon billet, mes commentaires sont appréciés par l'auteure et qu'ainsi, leur aspect constructif pourra se matérialiser!

Voici ce que m'a écrit madame Smeesters.

Bonjour Lucie

Grand merci pour vos commentaires constructifs sur mon dernier livre! Cela fait du bien car, après un ou deux ans de publication, les livres semblent tomber dans l'oubli! Pourtant il y aurait encore tant à faire et à dire sur les pelouses et les pratiques écologiques, mais j'avoue que je suis un peu découragée par le manque de support de nos gouvernements, le manque de fonds et de surveillance vs toute la fausse publicité qui circule et les tricheurs qui importent des produits bannis au Québec. Actuellement j'ai déménagé à la campagne, loin des pelouses manucurées, et je me contente de donner des conférences par-ci par-là. Je pense aussi à une traduction en anglais car cela bouge dans certains états américains et ils ont très peu d’infos et de support politique. Suite au Code de gestion des pesticides du Québec, le lobby américain des pesticides a fait en sorte qu’il est pratiquement impossible d’interdire leur usage et surtout leur vente aux USA. Ils poursuivent même le gouvernement du Canada en vertu des accords de libre échange de l’ALENA car ils ne peuvent plus vendre leur 2,4 D (Killex) au Québec depuis 2006 et maintenant en Ontario depuis 2009 !

Cela dit, c’est vrai que je parle très peu des maladies car je n’ai aucune expérience avec ça et on m’a dit que c’était surtout un problème de choix d’espèces de gazon et de terrains de golf. Le gros problème c’est qu’on a implanté du pâturin des prés partout (gazon en plaque). Avez-vous déjà essayé le mélange Eco-Turf de Gloco ? Disponible chez Canadian Tire je crois. Il contient un peu de pâturin mais surtout des fétuques à croissance très lente et résistantes aux maladies et à plusieurs insectes. Cela pousse très lentement. Donc, la première année, on a l’impression que le gazon ne prendra jamais, mais après un an c’est parfait et on a moins de tonte à faire. Je crois qu’il est disponible avec ou sans trèfle blanc, mais le trèfle permet une implantation plus rapide et fait oublier les autres « adventices ». C’est ainsi que les agronomes appellent les « mauvaises herbes ». Je n’ai pas voulu utiliser ce terme dans mon livre car j’avais peur que 90% des gens me trouvent trop scientifique !

Voilà, j’aurais pu vous répondre sur votre blogue mais je n’ai pas trop de temps pour aller là dessus et répondre à tout le monde… mais je devrais peut-être? En tout cas n’hésitez pas à partager le contenu de mon message.
Merci encore !

Edith
Je me prépare à lui répondre que son livre est loin d'être oublié, même s'il fait peut-être moins parler de lui dans les médias traditionnels que dans les mois après sa sortie*. Quand je serai prête à prêter ma copie, j'ai déjà deux réservations parmi mes amies et ma famille (il peut être suggéré à la bibliothèque locale aussi!). Plusieurs copies étaient bien en évidence dans les présentoirs saisonniers de la librairie, quand je l'ai acheté au début de l'été, aussi j'espère que les ventes seront au rendez-vous!

*Sans en être le sujet principal, il était tout de même mentionné comme référence dans une chronique horticole dans Le Devoir pas plus tard que samedi dernier; merci à mon amie Isabelle de m'avoir souligné cet article dont les propos rejoignent les miens: le gazon est difficile à remplacer dans les endroits où l'on marche, alors aussi bien le rendre écologique!

Je conclus en vous invitant à ne pas hésiter à écrire pour faire bouger les choses. Un courriel à un auteur, un éditeur ou même un manufacturier (ou un appel à leur ligne sans frais, dans ce cas) peut contribuer à faire bouger les choses et à amener des changements! Je viens d'ailleurs de créer une nouvelle catégorie pour ce blogue: Communication engagée. Il m'arrive occasionnellement de contacter des gens en tant que lectrice ou que consommatrice et j'ai déjà mentionné de telles communications à quelques reprises dans mon culinoblogue en rapportant les informations (ou l'absence d'information!) ainsi obtenues... et même, une recette qu'un éditeur m'a autorisée à mettre en ligne! (1, 2, 3, 4). À l'avenir, je veux rendre compte ici de ces communications engagées lorsqu'elles seront en lien avec mes préoccupations environnementales.

2 commentaires:

  1. Chapeau! Comme tu dois être fière...

    Et tu as raison, on pense qu'appeler ou écrire ne change rien alors que c'est faux. C'est notre éducation qui nous laisse croire que c'est mal alors que c'est souvent la seule façon de faire avancer les choses (pcq le client, ou le parent a beaucoup plus de pouvoir que l'employé dans toute la fonction publique du moins).

    Merci!

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  2. Et Mamanbooh, elle répond à ta question dans ton commentaire de mon billet initial, as-tu vu? J'ai vu un mélange de semences écolo du genre de celui qu'elle recommande, aujourd'hui, chez Home Dépôt: surtout des fétuques, avec de faibles besoins en arrosage et en engrais et une croissance lente. Ce que je choisirai la prochaine fois que j'aurai besoin de semences!

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