mardi 19 juillet 2011

Bourrache

Mais quelle est cette jolie petite fleur bleue qui décore mon assiette de concombre? La bourrache (Borago officinalis)!

Je n'avais jamais entendu parler de la bourrache avant cet hiver. Alors que je planifiais mon jardin, j'ai lu que les fleurs de la bourrache attirent des insectes bénéfiques, comme des pollinisateurs. J'ai même lu quelque part qu'on ne devrait jamais faire de jardin sans bourrache! Ah bon! En plus, il s'agit d'une plante comestible, donc j'avais toutes les raisons d'en commander un sachet de graines. Au printemps, j'ai vu chez Rona des sachets de "paillis vert" biologique pour tomates de la marque Goutzy, supposément développé pour la culture biologique en Oregon selon les inscriptions du sachet. Ce paillis vert était constitué de bourrache, basilic, estragon mexicain (une forme de tagète, fleur reconnue pour éloigner les nématodes qui nuisent aux racines des tomates) et radis daïkon. Je n'ai pas acheté les sachets car j'avais déjà commandé ailleurs basilic, bourrache et tagètes--et au diable les radis, légume que ma petite famille n'aime pas! De plus, je n'ai pas trouvé Goutzy sur internet et ces sachets étaient en méga-spécial, donc j'ai l'impression qu'ils sont vieux et que l'entreprise n'existe plus. Si ce paillis était très intéressant, son prix l'était moins à presque 9$ le sachet avant le spécial (quoique... ça revient au moins aussi cher d'acheter séparément des sachets des quatre constituants) et peut-être que pas grand monde n'est prêt à payer ce prix pour "du paillis"... En tout cas, ce ne sont que des suppositions. Reste que ce sachet m'a rassuré dans ma décision de commander de la bourrache. Enfin, quand nulle autre que Martine Gingras a mentionné cette fleur dans son top 5 des fleurs comestibles, j'étais donc contente d'en avoir chez moi... et donc impatiente qu'elle fleurisse pour y goûter!

Jeune plant de bourrache avec deux cotylédons et une petite vraie feuille. Les cotylédons sont ÉNORMES! Ils mesurent plus de 4 cm de long! En éclaircissant mes semis intérieurs ce printemps, j'y ai goûté. Pas très bon; ça goûtait "le gazon". Restait à attendre le reste de la plante...


En passant, j'en profite pour montrer un tagète "français" (French marigold), l'espèce la plus efficace contre les nématodes. À ce stade, pas laide... mais ça devient une "boule orange", une fleur très, très, très courante, vue pratiquement partout depuis mon enfance et que je ne trouve pas très belle. C'est vraiment juste pour les nématodes... revenons à la bourrache, d'accord?


Un de mes plants de bourrache en fleurs. Les fleurs sont toutes retombantes, donc à moins d'être collée dessus et de la regarder par en-dessous, ce n'est pas une plante très décorative. Elle serait plus belle en massif. J'en ai planté une par pied carré (je me suis beaucoup inspirée du "square foot gardening" pour mon jardin; or le sachet de bourrache recommandait un espacement final de 30 cm, soit un pied); l'an prochain, j'essaierai de trouver un arrangemnt pour en planter quelques-unes ensemble. Puisque leur rôle est d'attirer des insectes volants, je les platerai peut-être dans une plate-bande pas loin du jardin plutôt que dans le jardin lui-même. À suivre...


Vue de si près (et du dessous) par contre, c'est une beauté! D'autre part, avec tous ces poils, les feuilles, tiges et boutons sont très doux au toucher.

J'adore cette photo! :-) En plus d'être belle, elle montre bien le pistil de la fleur (organe femelle), ici une petite tige très droite qui émerge au centre de la fleur.

Nous arrivons enfin à ce qui fait la particularité et le charme de la bourrache pour moi: sa façon de se défaire de ses fleurs en les "éjectant"!!!! Je n'avais jamais vu ça, c'est beau et très spécial. J'imagine que ça se produit une fois que la fleur a été pollinisée et que les graines vont se développer dans le pistil. Les sépales (les "feuilles" vertes placées derrière les pétales, ici de façon décalée telle qu'on les voit entre les pétales; sur la photo juste avant ce paragraphe, remarquez comme les sépales sont ouvertes et collées derrière les pétales) se referment et poussent la couronne de pétales et d'étamines (les organes mâles, qui ici ont l'air de petits "pics") qui glisse le long du pistil jusqu'au bout puis tombe. Voici des fleurs à différents stades de ce processus:

Dans la fleur tombée, on voit très bien le trou laissé par le pistil!

Qu'en est-il du goût de cette fleur intrigante? Très légèrement sucré. Rien pour voler la vedette côté gustatif; son vedettariat est plutôt dû à son bel aspect très décoratif! J'espère avoir encore de ces fleurs la prochaine fois que j'aurai de la visite, histoire de faire jaser mes convives...

5 commentaires:

  1. Tu viens de me créer un besoin! XD Magnifique et intrigante, pour sûr. Je note dans mon carnet de commandes, merci! :)

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  2. @Jacinthe: bien sûr! Et toi aussi, Valérie-Ann, si tu veux. On s'organisera des échanges comme ce printemps! :-)

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  3. Mon espace cultivable va considérablement réduire mais j'ai l'intention de cultiver quand même quelques plans et de partir quelques semis, donc oui, probablement un échange! :)

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  4. merci à toi la canadienne pour cet article et les photos de la jolie bourrache. J'en sème tout les ans, met les fleurs dans la salade et la met près des haricots et des fraisiers.

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